A propos de mes volets

Depuis 1986, mon mari et moi entretenons nos volets comme tant d’autres « heureux » propriétaires lorsque la belle saison arrive, lorsque l’été devrait nous garantir chaleur et beau temps. S’agissant de volets garnissant des fenêtres hors normes, soit particulièrement grandes mais surtout nombreuses, cette opération d’entretien est devenue vite très lourde, cela d’autant plus que nous ne fermons pratiquement jamais nos volets. S’éreinter ainsi « pour rien », se gâcher la belle saison, ressemblait de plus en plus à de l’automutilation et nous avons renoncé à cette lourde occupation à l’avant veille de la 4ème intervention, après les avoir décrochés de leurs gonds.  Nous avons bien sûr songé à remplacer les volets les plus exposés par leur équivalence en aluminium. Mais nous avons très vite abandonné cette idée, reculant tout simplement devant son coût. Seulement pour habiller cette façade, uniquement pour « faire joli », une telle dépense devenait complètement stupide. Et le mot était lâché : « Faire joli » c’est décorer, c’est améliorer, relooker, agrémenter, bref, c’est embellir, orner et n’est-ce pas ce que je fais chaque jour en tant qu’artiste peintre ? Mes tableaux ne sont-ils pas destinés à cet usage ?
Et c’est ainsi qu’est né ce projet.

Faisant part de cette idée à l’une de mes élèves, Marie-Hélène Gruau, spécialiste de la technique du pochoir et venant à mes cours pour affiner ses connaissances, elle a immédiatement partagé mon enthousiasme et, séance tenante, nous nous sommes mises à l’ouvrage, étudiant tout d’abord tous les aspects de la question pour que notre projet soit réalisable et comporte le moins de défauts.

C’est ainsi qu’une année plus tard, comme d’habitude à la belle saison, la corvée d’entretien, de rafraîchissement et de réparation des volets s’est transformée  en une aventure fantastique et une grande partie de plaisir, pleine de gags divers, de petit bobos, de moments précieux et certainement inoubliables tant pour Marie-Hélène que pour moi.

L’année prochaine, nous nous occupons de la façade sud-est et la terrasse accueillera des glycines en lieu et place de Basile, le perroquet et d’Alfred, l’écureuil, lesquels préfèrent demeurer là où nous les avons placés.

Mon compagnon, lui, était ravi puisqu’il était épargné de cette besogne que je reconnais fort désagréable.